Jacqueline Salmon - Cryptoportique

Une autre lecture de l'oeuvre de Jacqueline Salmon que vous êtes en train de regarder, par Jean-François Lucido, médiateur au Centre d'art contemporain.

Les cryptoportiques forment le soubassement, la partie invisible du forum, place publique centrale de la ville romaine. Du forum arlésien proprement dit, on connaît peu de choses. Il ne subsiste de son aménagement et de sa décoration que quelques éléments qui permettent de dater le début des travaux quelques années seulement après la fondation de la colonie, en 46 av. J.-C

La lumière a toujours été une source d’inspiration pour de nombreux artistes photographes. Grâce à cette source, des espaces peuvent être créés ou encore, des murs en apparence simples sont susceptibles d’avoir un tout autre visage ou une toute autre histoire à raconter. L’éclairage donne parfois naissance à des environnements que le spectateur admire avec enthousiasme et émerveillement. Jacqueline Salmon n’a jamais eu d’autre désir que de photographier ce qui est à l’œuvre – ce qui fait sens – à la surface de la réalité et que l’on ne sait pas, ou plus, regarder. C’est là la marque des grands photographes : apprendre à réhabiter, réhabiliter, le visible.

C’est le « destin des lieux » qui d’abord et avant tout intéresse la photographe ou, si l’on préfère, leur infra-mémoire : les fantômes de l’histoire qui affleurent es vies oubliées.