Christelle Mally

Le centre d’art contemporain Les Pénitents Noirs a exposé le travail de Christelle Mally du 29 octobre 2022 au 25 mars 2023. La présentation originale, associant ses œuvres et des objets tirés des collections ethnographiques et naturalistes du Musée de la Vallée à Barcelonnette, mettait en valeur le parcours d’une artiste fascinante dont l’inspiration traverse les époques et les cultures.

Christelle Mally - Masques affrontés

Née à Douai, Christelle Mally est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Dunkerque. Dès sa formation, elle cherche sa voie au croisement de plusieurs influences, parmi lesquelles son propre environnement naturel, les cultures du continent africain ou l’Antiquité. Son œuvre est le fruit d’une réflexion appuyée sur de nombreuses références et d’une grande sensibilité à la matière et la lumière. Quelle que soit la technique utilisée (chambre photographique, stylo-bille, perles de verre, radiographie), Christelle Mally cultive le mystère, déstabilise, bouleverse.

Pour mieux donner à lire sa démarche, les commissaires d’exposition Coralie Duponchel et Léa Torreadrado ont construit un accrochage intégrant différents objets proposés par le Musée de la Vallée à Barcelonnette, provenant de ses collections ethnographiques et naturalistes. Une mise en regard qui souligne l’idée d’un voyage temporel et géographique.

La Galerie du Hérisson, associée à cette exposition, présentait de son côté une sélection de sculptures et dessins de l’artiste qui est entrée en résidence aux Pénitents dès le le 10 octobre 2022.

 

Entretien avec Christelle Mally, artiste plasticienne

Dans cet entretien, l'artiste plasticienne Christelle Mally, qui expose ses "Masques affrontés" au centre d'art contemporain Les Pénitents Noirs à Aubagne jusqu'au 25 mars 2023, revient sur son parcours et évoque la singularité de son travail avec la matière-perle.

Entretien réalisé par Françoise Essayan-Donadio, JRI de la ville d'Aubagne.

Entretien avec Christelle Mally (extraits)

« Je m’inspire des parcours de vie d’artistes comme Delacroix ou Rodin. Quand j’entre dans le parcours d’un artiste, je m’engouffre totalement dans son histoire. Le cheminement artistique de Rodin est éclairant : il casse les codes, car il n’a pas une formation artistique classique. Avec lui je me suis posé la question : qu’est-ce qu’un fragment ? Est-ce une œuvre finie ? Quand Rodin crée un homme marchant, sans bras ni tête, est-ce un chef d’œuvre ? J’ai effectué des recherches sur la mosaïque romaine, byzantine et l’utilisation des couleurs. J’y ai souvent trouvé des représentations d’animaux « affrontés », mis face-à-face. Le thème du masque traverse l’ensemble de mon travail, d’où le titre de cette exposition, « Masques affrontés ». Mes créations se construisent petit à petit, elles peuvent s’étendre sur une ou deux années. Mon but est d’aller toujours plus loin dans la réflexion, de complexifier la réalisation. L’inspiration peut venir d’une architecture, comme pour la pièce « Oculus » ou je me suis inspirée de coupoles romaines. J’ai conçu pour l’exposition des Pénitents Noirs une pièce autour de l’idée d’un labyrinthe en noir et blanc, un motif de spirales carrées qui fait écho au motif inscrit sur une voûte de la Chapelle. Tous mes masques ont une face cachée, qui ne se révèle qu’après. J’aime bien cette idée que l’on doive s’approcher pour découvrir les œuvres. »